Des fureurs et des joies
« On ne peut échapper sans dommage à de tels déluges. Mais on peut aussi penser qu’ils ont été aggravés par des négligences. »
Ce sont les mots d’une habitante de la commune, deux fois sinistrée en moins de deux semaines, qui résument le mieux les deux épisodes d’intempéries intenses qui ont frappé le village ces derniers jours.
Et elle a entièrement raison. La réunion publique du 14 octobre a permis d’en cerner les plus évidentes. Ressentie comme « houleuse » par certains, nous avons été plus nombreux à la considérer comme fructueuse et constructive. Il fallait bien penser que les sinistrés présents n’étaient pas venus pour trinquer en se donnant des tapes dans le dos mais pour comprendre, analyser et proposer des suites à donner.
Comprendre
Le ru des Vaux, celui qui descend par le cimetière, est essentiellement alimenté par le ruissellement de l’eau des nuages, celle en trop pour abreuver les arbres. Une fois tombée par terre sur les coteaux entre Mont-Saint-Père et Gland, elle en fait son lit. Les coupes de bois en cours sillonnées d’ornières d’engins ont dramatiquement aggravé la charge que ce ruisseau pouvait même supporter à l’air libre. Alors quand plus bas, il doit entrer dans son passage busé et embouteillé (!!) qui traverse le village, il se résigne, agacé, à transgresser l’itinéraire prévu qui rejoint le ru Dolly. Lui, c’est celui qui arrive de Beuvardes, et est autant chargé pour à peu près les mêmes raisons. Et toute cette eau en peine ne peut se déverser dans la Marne, enlisée, envasée, ensablée à l’embouchure, et donc incapable d’absorber de tels débits.
L’eau déçue d’être inutile est têtue, elle veut retourner à la mer, quel que soit le chemin, pour retourner au plus vite dans les nuages.
Analyser
L’eau en trop emmène aussi avec elle tout ce qui gêne son passage. On ne réconciliera jamais les convaincus que l’eau qui coince, c’est à cause « des voisins du haut qui ne l’empêchent pas de couler » et ceux qui pointent « les voisins du bas qui l’empêchent de sortir ». En tout état de cause, ce sont ceux du milieu qui « trinquent ».
Proposer, agir
Au centre du village, les riverains ont depuis réalisé les déblaiements nécessaires. Et je tiens surtout à les en remercier. à de très rares négligences constatées, ils sont plus à considérer comme victimes que responsables.
L’assemblée du 14 octobre a demandé à la commune de leur adresser un courrier (135 parcelles) rappelant leurs obligations. C’est fait et la liste a été transmise aux services de la Police de l’environnement.
En amont, les propriétaires des parcelles avec des chantiers de coupe de bois en cours ne sont pas domiciliés au village. Contactés après beaucoup de difficultés, ils se sont engagés, ou ont promis de le faire, à les remettre en état dès la fin des chantiers.
En aval, Voies Navigables de France (VNF) et le syndicat mixte « Marne et Surmelin » se rejettent la responsabilité de réaliser sur l’embouchure des travaux d’urgence, hors de ceux qui pourraient être programmés sur des budgets 2026, 2027 ou 2028 (2025, c’est déjà trop tard). Avec la commune de Chartèves, Mont-Saint-Père les réaliseront dans les prochains jours en réclamant leur remboursement.
Il parait aussi évident que des réservoirs « dépierreurs » doivent être aménagés sur les cours des rus des Vaux et du Dolly. Une correction de passages busés serait sûrement nécessaire. Reste à déterminer leurs emplacements après études préalables environnementales, les délais de réalisation et le coût pour la commune. Alors, on n’est pas sorti des ronces.
Le pont du cimetière et plusieurs buses sous des sentes sont détruits. Des trottoirs, de la voirie, l’aire de stationnement du stade sont endommagés. Ce sont plusieurs centaines de milliers d’euros.
Si la commune était en capacité financière de tout réparer sans ne rien demander à personne, ce serait fait en 18 mois mais si vous vous rappelez le rocher de la rue Dolhem (2008-2020), on est donc parti pour plus de dix ans. Sans grosses intempéries d’ici là ? Méditons.
Mais avant cette tristesse comme la pluie
On s’est bien amusé. Le printemps et l’été ont été jalonnés de rendez-vous festifs. Je remercie comme à chaque fois MSPEF (MSP en fête), le CDJH (Club des jours heureux) et la petite nouvelle, l’ESCMSP (Etoile sportive et culturelle de MSP). L’année prochaine sera celle du centenaire de Léon. Un beau programme à venir.
On a aussi travaillé. La commune a été dynamique et a continué d’accomplir ses projets.
En conclusion
En regardant régulièrement votre télévision ou votre smartphone, vous constaterez que, devant le dérèglement climatique, Mont-Saint-Père ne fait pas vraiment partie des communes les plus à plaindre.
Bonne lecture. ■